lundi 28 juillet 2014

La Mongolie #3



Pour la dernière partie de notre voyage en Mongolie, nous décidons de partir sans rien de tout ce que proposent les tours de la ville. Tant pis si nous nous retrouvons coincés à Khovd (ville au milieu des montagnes de l'ouest où nous avons trouvé des couchsurfers) la semaine entière, nous serons toujours plus proche de la nature mongole qu'à Oulan-bator.






Nous repartons dare-dare prendre le bus seulement 20h après être arrivés de Gobi, préparés pour un trajet de 48 heures avec seulement deux arrêts. Nous nous retrouvons dans un bus bondés de paquets de vêtements, chaussures, et autres marchandises que les mongols ramènent de la capitale, et nous choisissons, à tord, les places les plus au fond.





Les genoux collés au menton et le nez au vent ( principalement pour éviter l'odeur de mouton imprégnée dans les paquets nous entourant ), nous voilà partis pour un trajet qui ne durera finalement que 30 heures, avec des arrêts toutes les 3 heures.






Ce qui nous a permis de survivre parce qu'on avoue bien volontiers que c'était pas ce qu'on a fait de plus facile !
Mais l'ambiance est super, nous sommes enfin au milieu de personnes qui ne sont pas attirés par notre argent.






Damien essaie un peu de jouer aux cartes avec eux, on se fait des copains en communiquant avec les mains, et nous finissons par être au centre de leurs paries
« si tu perds, tu dois lui toucher le nez-la barbe-lui faire un bisou »




On a même le droit de goûter à leur vodka de lait de chamelle ! Enfin du lait pétillant et alcoolisé pour être exact, pas des plus délicieux.








Arrivés à Khovd la veille de ce que nous avions définis avec nos couchsurfers, nous les surprenons en arrivant conduits par nos amis du bus, alors qu'ils se préparaient pour une soirée étudiante. Fatigués mais motivés, nous suivons le mouvement !












Tania et Andrej sont deux russes originaires des monts Altaï côté Russie, qui passent leurs hivers à Khovd pour donner des cours sur l'art mongol à l'université de la ville. 



La ville est située au cœur des monts Altaï, chaîne de montagne russo-mongol dont les sommets atteignent facilement les 4506 mètres. Suffisamment loin de la ville Bayan-Ulgii où se concentrent la communauté des Kazakhs mongols, et des différents spots touristiques de ces montagnes, elle n'est pas vraiment touchée par le tourisme occidental. 





Aux abords de la ville se trouvent un temple bouddhique où nous avons reçu la bénédiction du moine résidant, ainsi qu'un amas de cailloux sortit de nulle part, où l'on peut retrouver des restes de peintures rupestres, perdus derrière les poubelles des gers résidentes.






Nous avons passé d'excellents moments chez nos couchsurfers, à se remettre de notre trajet, avaler des kilos de poissons et de pain perdu, errer dans le « black market », et simplement passer du temps dans une ville aux airs mi-nomades : un lotissement de ger ! 






Mais le clou de la semaine est sans contexte l'excursion avec trois de leurs amis dans les montagnes.




Batsuk, Gantulga, et Dorjderem, trois chasseurs-pêcheurs quinquagénaires ont proposés de se serrer dans leur petit land cruiser pour partir passer leur samedi à la pêche. Tout content de l'occasion, nous n’imaginions pas une seule seconde ce qui nous attendais !



Et nous voilà cahin-cahant, à passer d'une plaine à un sommet, d'un versant à un autre, traversant des paysages splendides où une semaine plus tôt la neige régnait encore...



Les yacks y poursuivent les chevaux qui poursuivent eux-même les chameaux, et les rivières sont si poissonneuse qu'on a du mal à croire à une histoire de talent de pêcheur !

Pour la pause brunch, nous faisons escale dans une ger où la mère de deux marmots mal mouchés est occupé à récupéré le poil de ses chèvres. Elle accepte bon gré mal gré de nous accueillir, et nous offre les gâteaux, accompagnés de lait tout chaud trait au pie de yack quelques heures auparavant <feel good>.






Du premier abord, son accueil plutot frais nous a rappelé celui qu'on a reçu pour la plupart des expériences précédentes. 
Mais en la voyant se dérider et parler avec nos compagnons, peut être qu'on avais juste une fausse image de l'accueil mongol !

Nous le voyions comme l'accueil arabe, si chaleureux, empressé de te plaire... 
Ici, nous pénétrons dans une zone où la vie est un rythme, chaque taches se succèdent, jours après jours, il n'y a pas de temps à perdre. Les mongols nomades doivent être capable de s'adapter à leur environnement et à leur climat, qui ne sont pas des plus cléments, ainsi qu'à leurs bêtes, et maintenant en plus, au changement de leur monde... Aussi, lorsqu'un visiteur vient perturber cet équilibre précaire, il ne doit pas s'imposer trop longtemps, au risque de leur faire perdre une journée, certainement très importante dans leur organisation !

C'est un peu cliché cette description, mais ça expliquerais notre impression d'être toujours écartés de la vie de ce peuple, nous ne sommes juste pas au même rythme qu 'eux.
Peut être qu'en abordant le pays à dos de cheval, et sans la barrière du langage, pour pouvoir proposer de l'aide facilement l'intégration est plus facile ?




Cette réflexion nous donne définitivement envie de revenir en prenant plus de temps, mettant plus d'énergie, pour améliorer ce partage qui nous a tant manqué pendant notre voyage en Mongolie.


Après le brunch, en dépassant un nouvel affluent, nous avons la chance de tomber sur le mouton sauvage de Mongolie, une grande chance même pour un mongol ! Nous arrivons ensuite dans la zone la plus paradisiaque. Pendant que Damien s'initie à la pêche à la mouche, je vais surprendre un troupeau de chevaux en marchant contre le vent... 







Dans l'après midi, nos compagnons attaquent la préparation d'une immense soupe de poisson sur un feu de bois, et lorsque le soleil passe derrière les montagnes, la rivière nous a déjà donné plus de 50 beaux poissons !



Quel bonheur de vivre cette expérience quelques jours avant de quitter la Mongolie.

Notre trajet en bus pour rentrer a été ponctué de chants et de drague, Damien a même dégoutté un ptit homme de la barbe ! Ce ptit bout s'amusait à lui tirer les poils, quand notre voisin de siège a eu l'ingénieuse idée de lui faire croire que la barbe était contagieuse... Et lorsque même sa mère lui a proposé de lui épiler les poils qui commençait déjà à pousser, le pauvre était traumatisé. Si bien que pour le reste du trajet, à chaque fois que Damien approchais son menton poilu, il faisait un bond en arrière =)




En arrivant à UB, nous avons eu le temps d'aller dépenser nos derniers tugriks dans le « black market », avant de retrouver Quentin et Anne-maude pour un dernier dîner et enfin, attraper le train pour la Chine.

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