Pour la dernière partie de notre voyage en Mongolie, nous décidons de partir sans rien de tout ce que proposent les tours de la ville. Tant pis si nous nous retrouvons coincés à Khovd (ville au milieu des montagnes de l'ouest où nous avons trouvé des couchsurfers) la semaine entière, nous serons toujours plus proche de la nature mongole qu'à Oulan-bator.
Nous
repartons dare-dare prendre le bus seulement 20h après être arrivés
de Gobi, préparés pour un trajet de 48 heures avec seulement deux
arrêts. Nous nous retrouvons dans un bus bondés de paquets de
vêtements, chaussures, et autres marchandises que les mongols
ramènent de la capitale, et nous choisissons, à tord, les places
les plus au fond.
Ce qui nous a permis de survivre parce qu'on avoue bien volontiers que c'était pas ce qu'on a fait de plus facile !
Mais l'ambiance est super, nous sommes enfin au milieu de personnes qui ne sont pas attirés par notre argent.
Damien essaie un peu de jouer aux cartes avec eux, on se fait des copains en communiquant avec les mains, et nous finissons par être au centre de leurs paries
« si tu perds, tu dois lui toucher le nez-la barbe-lui faire un bisou »
On a même le droit de goûter à leur vodka de lait de chamelle ! Enfin du lait pétillant et alcoolisé pour être exact, pas des plus délicieux.
Arrivés
à Khovd la veille de ce que nous avions définis avec nos
couchsurfers, nous les surprenons en arrivant conduits par nos amis
du bus, alors qu'ils se préparaient pour une soirée étudiante.
Fatigués mais motivés, nous suivons le mouvement !
Tania
et Andrej sont deux russes originaires des monts Altaï côté
Russie, qui passent leurs hivers à Khovd pour donner des cours sur
l'art mongol à l'université de la ville.
La ville est située au
cœur des monts Altaï, chaîne de montagne russo-mongol dont les
sommets atteignent facilement les 4506 mètres. Suffisamment loin de
la ville Bayan-Ulgii où se concentrent la communauté des Kazakhs
mongols, et des différents spots touristiques de ces montagnes, elle
n'est pas vraiment touchée par le tourisme occidental.
Aux abords de
la ville se trouvent un temple bouddhique où nous avons reçu la
bénédiction du moine résidant, ainsi qu'un amas de cailloux sortit
de nulle part, où l'on peut retrouver des restes de peintures
rupestres, perdus derrière les poubelles des gers résidentes.
Mais le clou de la semaine est sans
contexte l'excursion avec trois de leurs amis dans les montagnes.
Batsuk, Gantulga, et Dorjderem, trois chasseurs-pêcheurs quinquagénaires ont proposés de se serrer dans leur petit land cruiser pour partir passer leur samedi à la pêche. Tout content de l'occasion, nous n’imaginions pas une seule seconde ce qui nous attendais !
Et
nous voilà cahin-cahant, à passer d'une plaine à un sommet, d'un
versant à un autre, traversant des paysages splendides où une
semaine plus tôt la neige régnait encore...
Les
yacks y poursuivent les chevaux qui poursuivent eux-même les
chameaux, et les rivières sont si poissonneuse qu'on a du mal à
croire à une histoire de talent de pêcheur !
Pour
la pause brunch, nous faisons escale dans une ger où la mère de
deux marmots mal mouchés est occupé à récupéré le poil de ses
chèvres. Elle accepte bon gré mal gré de nous accueillir, et nous
offre les gâteaux, accompagnés de lait tout chaud trait au pie de
yack quelques heures auparavant <feel good>.
Du
premier abord, son accueil plutot frais nous a rappelé celui qu'on a
reçu pour la plupart des expériences précédentes.
Mais en la
voyant se dérider et parler avec nos compagnons, peut être qu'on
avais juste une fausse image de l'accueil mongol !
Ici, nous pénétrons dans une zone où la vie est un
rythme, chaque taches se succèdent, jours après jours, il n'y a pas
de temps à perdre. Les mongols nomades doivent être capable de
s'adapter à leur environnement et à leur climat, qui ne sont pas
des plus cléments, ainsi qu'à leurs bêtes, et maintenant en plus,
au changement de leur monde... Aussi, lorsqu'un visiteur vient
perturber cet équilibre précaire, il ne doit pas s'imposer trop
longtemps, au risque de leur faire perdre une journée, certainement
très importante dans leur organisation !
C'est
un peu cliché cette description, mais ça expliquerais notre
impression d'être toujours écartés de la vie de ce peuple, nous ne
sommes juste pas au même rythme qu 'eux.
Peut
être qu'en abordant le pays à dos de cheval, et sans la barrière
du langage, pour pouvoir proposer de l'aide facilement l'intégration
est plus facile ?
Cette
réflexion nous donne définitivement envie de revenir en prenant
plus de temps, mettant plus d'énergie, pour améliorer ce partage
qui nous a tant manqué pendant notre voyage en Mongolie.
Après
le brunch, en dépassant un nouvel affluent, nous avons la chance de
tomber sur le mouton sauvage de Mongolie, une grande chance même
pour un mongol ! Nous arrivons ensuite dans la zone la plus
paradisiaque. Pendant que Damien s'initie à la pêche à la mouche,
je vais surprendre un troupeau de chevaux en marchant contre le
vent...
Dans l'après midi, nos compagnons attaquent la préparation
d'une immense soupe de poisson sur un feu de bois, et lorsque le
soleil passe derrière les montagnes, la rivière nous a déjà donné
plus de 50 beaux poissons !
Quel
bonheur de vivre cette expérience quelques jours avant de quitter la
Mongolie.
Notre
trajet en bus pour rentrer a été ponctué de chants et de drague,
Damien a même dégoutté un ptit homme de la barbe ! Ce ptit
bout s'amusait à lui tirer les poils, quand notre voisin de siège a
eu l'ingénieuse idée de lui faire croire que la barbe était
contagieuse... Et lorsque même sa mère lui a proposé de lui épiler
les poils qui commençait déjà à pousser, le pauvre était
traumatisé. Si bien que pour le reste du trajet, à chaque fois que
Damien approchais son menton poilu, il faisait un bond en arrière
=)
En arrivant à UB, nous avons eu le temps d'aller dépenser nos derniers tugriks dans le « black market », avant de retrouver Quentin et Anne-maude pour un dernier dîner et enfin, attraper le train pour la Chine.
En arrivant à UB, nous avons eu le temps d'aller dépenser nos derniers tugriks dans le « black market », avant de retrouver Quentin et Anne-maude pour un dernier dîner et enfin, attraper le train pour la Chine.
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