De
retour à l'auberge de Dafka, nous faisons la rencontre de deux
nouveaux français : Anne-maud et Quentin, qui sont à peu près dans
le même état que nous une semaine plus tôt. Nous leur parlons
alors de notre plan de visite du pays.
Faire le désert de Gobi et le
grand ouest montagneux en quinze jour peut semblé osé, mais ce sont
des paysages que nous rêvons de découvrir...
Laissant
en suspend nos projets, nous devons respectivement mettre en route
nos demandes de visa ce vendredi matin.
Et
nous passons l'après midi dans un stade à admirer les lutteurs
mongols en slip et la foule en délire.
Ce
week-end se passera entre dernière soirée avec nos amis d'Olkhon,
décision prise pour partir dans le Gobi, et préparation de tajine à
l'auberge. Les mongols présents au dîné paraissaient plutôt ravis
de cette nouvelle façon d'agrémenter le mouton!
Et
le lundi arrive, nos sacs sont prêts, les courses faites, nous voilà
partis tous les quatre pour une semaine de route dans le désert avec
Pouché notre conducteur, et son van russe.
Pour
cette excursion, nous avons choisi de ne payer que la voiture et son
conducteur. Pas d'organisation du voyage, même si nous avons quand
même défini nos étapes au préalable avec Dafka, pour bien
répartir nos journées de route.
Il
faut savoir que la Mongolie est grande : il faut deux jours de route
pour rejoindre le sud depuis Oulan-bator. Une fois là bas, il y a
encore de la distance qui sépare les différents points
intéressants. Le faire en une semaine c'est donc accepter de courir
un peu!
Pour
le choix de notre hébergement, nous comptions nous arrêter selon la
fatigue de Pouché, et tenter de trouver une ger dans les environs,
mais celui-ci connaît bien la route, et sait où nous proposer de
dormir!
C'est
ainsi que nous passons la première nuit chez un mongol qui a tout
l'air de ne pas avoir l'habitude de recevoir des occidentaux (ce sera
la seule fois).
On dort sur le sol de sa ger, isolés du froid par des
tapis, et chauffés par son poêle qui va mourir pendant la nuit.
Au
moment de se changer, nous nous esclaffons avec Anne-maud de le voir
penché depuis son lit, son torse nu agrémenté d'une grosse
médaille, l'air nonchalant nous fixant en train de nous débattre
sous nos sacs de couchage.
Le
lendemain matin, la vue est splendide, dommage qu'on ne puisse pas
mieux en profiter, une grande journée de route nous attend!
Le
paysage change selon les heures défilantes. Les tons jaunes et
rouges ont la primeur, et des nuages de poussière accompagnent
chaque véhicule traçant sur la piste.
C'est dans ce cadre que nous
croisons nos premiers chameaux en liberté! Puis arrivent nos
premiers mirages : la chaleur sortant du sol trouble l'horizon, et
fait ressortir des tâches bleues que l'on prend pour des lacs ; mais
ce ne sont que des reflets du ciel!
Des zones sableuses commence à habiter le
paysage.
Les marmottes, leurs habitants, sifflent dès que nous nous approchons trop près de leur terrier.
Il y en a tellement que ce son
strident nous accompagne en continue partout où nous posons les
pieds!
C'est ici que nous trouvons Yalalt, notre guide de la précédente
excursion, qui vient nous accueillir! Il est ici avec un nouveau
groupe, et est tout content de nous revoir :)
Nous
tentons quand même de pointer le bout de notre nez pour approcher un
peu les grandes dunes, que nous distinguons à peine dans la tempête.
On comprend comment des personnes ont pu mourir desséchés à
quelques mètres de leurs gers : on y voit pas à trois mètres, et
au milieu des petites dunes, il est difficile de retrouver le chemin
vers notre campement!
Le
lendemain, on « ride » du chameau, enfin! Damien
attendait cela autant que j'attendais de monter à cheval.
C'est
plutôt inconfortable : ils sont très maigres à la sortie de
l'hiver et leur selle n'est qu'un tapis sanglé autour du ventre. La
balade en elle-même n'a pas grand intérêt : nous suivons à la
queue-leu-leu notre guide, mais Damien réussit quand même à faire
trotter son chameau. C'est qu'ils ont une foulée plutôt élancée!
Et
arrive enfin le moment où nous montons une dune de 120 mètres de haut. La marche dans le sable, surtout à ce dénivelé, est
vraiment mal-aisée. La cheville de Damien a du mal à résister,
mais nous arrivons finalement au sommet!!
De
là haut, la vue est splendide, dix kilomètres de dunes se
prolongent à l'horizon, pour se perdre dans des sommets montagneux.
Des chameaux parcourent ces zones desséchées tandis que de l'autre
côté de la muraille de sable, une grande rivière se perd en
affluent pour hydrater les troupeaux de chevaux, chameaux, chèvres,
moutons,...
Pendant
la montée, un petit chien nous a rejoint alors qu'on faisait une
pause. Mais même en haut, aucune trace de son maître! Ce nouveau
ptit pote nous suit partout et s'amuse à nous grignoter les mollets
dans la course de la descente.
Nous sommes bien triste au moment de
le quitter : il court après le van en aboyant pendant que Pouché
l'injure en essayant de l'éviter!
Et
c'est soirée tranquille, couché de soleil sur les dunes, et encore
de nouveaux francais qui vienne nous rejoindre pour une soirée
Genghis Khan vs Ballantines. La balade au clair de la pleine lune
sous les ombres des dunes met un beau terme à ces paysages
fantastiques.
Aujourd'hui, nous faisons une étape dans un
canyon au fond duquel coule une rivière de glace.
Ce serait
également le repère de moutons sauvages, et du léopard des neiges,
animaux protégés par le gouvernement de Mongolie.
Comme
je finissais la balade seule, j'ai profité d'une rencontre avec des
mongols pour leur demander de m'orienter vers le plus court chemin de
retour... La rivière ne fait qu'un seul allé, et j'avais envie de
trouver une boucle!
Mais plutôt que de m'indiquer le chemin, ils
insistent pour m'emmener sur leur petite moto cross; ma foi pourquoi
pas! Nous sortons alors complètement des falaises, et surplombons un
magnifique paysage, noirs les nuages et vertes les collines truffées
du blanc des gers et des troupeaux de chèvres.
La course en moto est
sympa, toute la famille nous suit : à trois sur leur monture, j'ai
du mal à comprendre comment ils font pour s'accrocher!
Ce
fut vraiment un beau moment, malheureusement complètement gâché
par la fin...
Arrivés
à destination, ils remarquent sans peine l'inscription "touristes"
sur le van de notre chauffeur. Nous savons que le stop en Mongolie
est payant. Aussi je ne suis que moyennement surprise lorsqu'ils me
demandent de leur payer l'essence de leur course.
Certes, c'est lui
qui a insisté pour me conduire mais enfin... Mais lorsque lui et sa
famille en viennent à nous bloquer le van alors que nous refusons de
leur donner la totalité de la somme qu'ils demandent (plus du double
de ce que consomme le van), la moutarde nous monte au nez.
Vraiment,
cette mentalité là nous déçoit beaucoup. Il ne s'agit pas de
mettre tous les mongols dans un même sac, mais cette impression
d'avoir sans cesse un $ sur le front est agaçante, surtout
lorsqu'elle atteint ces proportions.
Et voilà le dernier jour de notre épopée! Nous marchons un peu le matin dans les falaises citrons, et enchaînons sur 10h de route.
Enfin arrivés le soir à l'auberge, nous avons la bonne surprise de
retrouver Anne-so et Flo à l'auberge, pour repasser un moment
ensemble. Nous décidons alors de nous retrouver en Chine : notre
prochaine étape commune.
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