dimanche 20 juillet 2014

La Mongolie #2




De retour à l'auberge de Dafka, nous faisons la rencontre de deux nouveaux français : Anne-maud et Quentin, qui sont à peu près dans le même état que nous une semaine plus tôt. Nous leur parlons alors de notre plan de visite du pays. 
Faire le désert de Gobi et le grand ouest montagneux en quinze jour peut semblé osé, mais ce sont des paysages que nous rêvons de découvrir...

Laissant en suspend nos projets, nous devons respectivement mettre en route nos demandes de visa ce vendredi matin.
Et nous passons l'après midi dans un stade à admirer les lutteurs mongols en slip et la foule en délire.











Ce week-end se passera entre dernière soirée avec nos amis d'Olkhon, décision prise pour partir dans le Gobi, et préparation de tajine à l'auberge. Les mongols présents au dîné paraissaient plutôt ravis de cette nouvelle façon d'agrémenter le mouton!

Et le lundi arrive, nos sacs sont prêts, les courses faites, nous voilà partis tous les quatre pour une semaine de route dans le désert avec Pouché notre conducteur, et son van russe.

Pour cette excursion, nous avons choisi de ne payer que la voiture et son conducteur. Pas d'organisation du voyage, même si nous avons quand même défini nos étapes au préalable avec Dafka, pour bien répartir nos journées de route.


Il faut savoir que la Mongolie est grande : il faut deux jours de route pour rejoindre le sud depuis Oulan-bator. Une fois là bas, il y a encore de la distance qui sépare les différents points intéressants. Le faire en une semaine c'est donc accepter de courir un peu!



Pour le choix de notre hébergement, nous comptions nous arrêter selon la fatigue de Pouché, et tenter de trouver une ger dans les environs, mais celui-ci connaît bien la route, et sait où nous proposer de dormir!

C'est ainsi que nous passons la première nuit chez un mongol qui a tout l'air de ne pas avoir l'habitude de recevoir des occidentaux (ce sera la seule fois). 

On dort sur le sol de sa ger, isolés du froid par des tapis, et chauffés par son poêle qui va mourir pendant la nuit.
Au moment de se changer, nous nous esclaffons avec Anne-maud de le voir penché depuis son lit, son torse nu agrémenté d'une grosse médaille, l'air nonchalant nous fixant en train de nous débattre sous nos sacs de couchage.



Le lendemain matin, la vue est splendide, dommage qu'on ne puisse pas mieux en profiter, une grande journée de route nous attend! 
Le paysage change selon les heures défilantes. Les tons jaunes et rouges ont la primeur, et des nuages de poussière accompagnent chaque véhicule traçant sur la piste. 


C'est dans ce cadre que nous croisons nos premiers chameaux en liberté! Puis arrivent nos premiers mirages : la chaleur sortant du sol trouble l'horizon, et fait ressortir des tâches bleues que l'on prend pour des lacs ; mais ce ne sont que des reflets du ciel!




Cette nuit, nous dormons dans une zone qui nous fait prendre conscience du terme "désert". 
Des zones sableuses commence à habiter le paysage. 






Les marmottes, leurs habitants, sifflent dès que nous nous approchons trop près de leur terrier. 
Il y en a tellement que ce son strident nous accompagne en continue partout où nous posons les pieds!










Enfin, nous voilà longeant les 100km de dunes de sable, pour atteindre la zone la plus haute, que nous grimperons le lendemain. Manque de chance, nous arrivons en pleine tempête de sable. On ose à peine sortir la tête du van en arrivant au campement.

C'est ici que nous trouvons Yalalt, notre guide de la précédente excursion, qui vient nous accueillir! Il est ici avec un nouveau groupe, et est tout content de nous revoir :)
Nous tentons quand même de pointer le bout de notre nez pour approcher un peu les grandes dunes, que nous distinguons à peine dans la tempête. On comprend comment des personnes ont pu mourir desséchés à quelques mètres de leurs gers : on y voit pas à trois mètres, et au milieu des petites dunes, il est difficile de retrouver le chemin vers notre campement!



Le lendemain, on « ride » du chameau, enfin! Damien attendait cela autant que j'attendais de monter à cheval.



C'est plutôt inconfortable : ils sont très maigres à la sortie de l'hiver et leur selle n'est qu'un tapis sanglé autour du ventre. La balade en elle-même n'a pas grand intérêt : nous suivons à la queue-leu-leu notre guide, mais Damien réussit quand même à faire trotter son chameau. C'est qu'ils ont une foulée plutôt élancée!

Et arrive enfin le moment où nous montons une dune de 120 mètres de haut. La marche dans le sable, surtout à ce dénivelé, est vraiment mal-aisée. La cheville de Damien a du mal à résister, mais nous arrivons finalement au sommet!! 














De là haut, la vue est splendide, dix kilomètres de dunes se prolongent à l'horizon, pour se perdre dans des sommets montagneux. Des chameaux parcourent ces zones desséchées tandis que de l'autre côté de la muraille de sable, une grande rivière se perd en affluent pour hydrater les troupeaux de chevaux, chameaux, chèvres, moutons,...


Pendant la montée, un petit chien nous a rejoint alors qu'on faisait une pause. Mais même en haut, aucune trace de son maître! Ce nouveau ptit pote nous suit partout et s'amuse à nous grignoter les mollets dans la course de la descente. 









Nous sommes bien triste au moment de le quitter : il court après le van en aboyant pendant que Pouché l'injure en essayant de l'éviter!

Et c'est soirée tranquille, couché de soleil sur les dunes, et encore de nouveaux francais qui vienne nous rejoindre pour une soirée Genghis Khan vs Ballantines. La balade au clair de la pleine lune sous les ombres des dunes met un beau terme à ces paysages fantastiques. 






C'est reparti pour la route! 
Aujourd'hui, nous faisons une étape dans un canyon au fond duquel coule une rivière de glace. 
Ce serait également le repère de moutons sauvages, et du léopard des neiges, animaux protégés par le gouvernement de Mongolie.





Comme je finissais la balade seule, j'ai profité d'une rencontre avec des mongols pour leur demander de m'orienter vers le plus court chemin de retour... La rivière ne fait qu'un seul allé, et j'avais envie de trouver une boucle! 




Mais plutôt que de m'indiquer le chemin, ils insistent pour m'emmener sur leur petite moto cross; ma foi pourquoi pas! Nous sortons alors complètement des falaises, et surplombons un magnifique paysage, noirs les nuages et vertes les collines truffées du blanc des gers et des troupeaux de chèvres. 


La course en moto est sympa, toute la famille nous suit : à trois sur leur monture, j'ai du mal à comprendre comment ils font pour s'accrocher!

Ce fut vraiment un beau moment, malheureusement complètement gâché par la fin...
Arrivés à destination, ils remarquent sans peine l'inscription "touristes" sur le van de notre chauffeur. Nous savons que le stop en Mongolie est payant. Aussi je ne suis que moyennement surprise lorsqu'ils me demandent de leur payer l'essence de leur course. 
Certes, c'est lui qui a insisté pour me conduire mais enfin... Mais lorsque lui et sa famille en viennent à nous bloquer le van alors que nous refusons de leur donner la totalité de la somme qu'ils demandent (plus du double de ce que consomme le van), la moutarde nous monte au nez. 
Vraiment, cette mentalité là nous déçoit beaucoup. Il ne s'agit pas de mettre tous les mongols dans un même sac, mais cette impression d'avoir sans cesse un $ sur le front est agaçante, surtout lorsqu'elle atteint ces proportions.




Penaude, j'aurai besoin de plusieurs jours et de beaucoup de relativisme pour essayer de digérer cette déception.





Et voilà le dernier jour de notre épopée! Nous marchons un peu le matin dans les falaises citrons, et enchaînons sur 10h de route.




 Enfin arrivés le soir à l'auberge, nous avons la bonne surprise de retrouver Anne-so et Flo à l'auberge, pour repasser un moment ensemble. Nous décidons alors de nous retrouver en Chine : notre prochaine étape commune.


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