Nous
arrivons à Ekaterinbourg en fin de matinée.
Nous n'avons
passé que 30 heures dans le train mais j'ai du mal à marcher
tellement je suis prise de vertiges... Pourtant il faut traverser
toute la ville pour rejoindre nos couchsurfers à leur travail !
On prend notre courage à deux mains, et profitons de cette journée
où le soleil illumine la neige fraîche, saupoudrée sur la Sibérie
comme pour bien nous mettre dans l'ambiance !
Lorsque nous
arrivons à destination, Lena est partie en conférence, et c'est
Yana qui se charge de nous escorter. Elles ont préparé tous les
papiers dont nous pourrions avoir besoin pour la visite de la ville !
Nous repartons pour flâner quelques heures dans les derniers rayons
de soleil.
L'ours! |
Lorsque nous
rejoignons enfin Lena, nous filons chercher son mari Denis pour
rejoindre leur appartement en dehors de la ville. Après avoir
discuté jusque tard dans la nuit et défini un plan pour réaliser
notre rêve d'opéra russe, il est temps de se reposer et d'essayer
de rattraper un peu du sommeil perdu sur les rails et dans le
décalage horaire...
Et notre
horloge interne nous réveille à... 13h ! Après ce bon tour
d'horloge, il est temps de repartir en centre ville pour continuer
notre visite !
Ekaterinbourg
est une ville industrielle construite autour des différentes usines
implantées autour de la rivière Isset au fil des années. Les
différents quartiers de la ville portent le nom de ces usines, et
petit à petit sont arrivés les théâtres, opéras, cinémas,
universités,... pour divertir la ville-usine.
Le quartier
de nos couchsurfers a lui été construit de façon retranché par
rapport aux usines, de manière à créer un lieu de vie plus sain.
Ici, on trouve de petites épiceries vendant les produits des fermes
alentours, des boulangeries cuisinant de délicieuses tourtes russes,
des salons de massage, etc... C'est chouette et reposant! Mais tout
cela au prix d'une heure en bus pour rejoindre le centre ville, si
bien qu'en arrivant, nous n'avons qu'une idée en tête :
trouver la fameuse cantine Mapycr (avec le r à l'envers) !!
Oui, beaucoup de nourriture sur ce blog... ça donne faim n'est ce pas?! |
Repus, nous
continuons le tour proposé par Lena.
Nous
apprenons que cette ville est dans le Guiness pour deux raisons :
les plus grands mangeurs de mayonnaise et la plus petite ligne de
métro au monde. Chouette pour moi qui n'aime pas la mayo,
effectivement ils en mettent dans toutes leurs salades !
Heureusement nos couchsurfers ne l'utilisent pas.
Au cours de
la balade, nous passons par l'opéra dont le prestige a longtemps été
en concours avec ceux de Moscou. Nous y prenons nos deux billets pour
une séance quelques jours plus tard, juste avant de sauter dans le
train pour la deuxième partie du transsibérien !
On a également eu le bonheur de tomber sur un vide grenier où nous avons pu trouver quelques souvenirs à rapporter...
Nous
finissons le tour de la ville avec Lena, et rentrons vite nous mettre
au chaud, un vent froid s'est sournoisement glissé à la place du
soleil , et nous donne une vague idée de l'hiver sibérien...
Le
lendemain, c'est déjà le week-end, et notre programme est chargé !
Ce matin,
nous mettons en place un repas de fête pour nos hôtes. Difficile à
programmer à cause de leur habitudes alimentaires particulières,
nous avons finalement trouver quelques plats presque français qui
pouvaient correspondre ! C'est ainsi que nous nous lançons dans
la préparations de gratin dauphinois, soupe de courge, de muffin à
la semoule, de tiramisu aux fruits et amandes grillées, et de
compote de pomme.
Pour les pâtisseries, j'avoue qu'il y a plus
français mais je vous met au défit de trouver quoi sans farine et
sans œufs … !! :)
Puis un ami
à Lena et Denis vient nous retrouver pour nous conduire tous
ensemble jusqu'aux tombes de la famille Romanoff. Ils ont en effet
quitter St Petersburg au moment de la révolution pour se protéger,
mais après deux changements de cachette, ils furent capturés et
brûlés vifs dans la forêt autour de Ekaterinburg.
Les russes
ont fait de cette place un endroit sacré, construit de nombreuses
églises orthodoxes et temples pour honorer la mémoire de la famille
du tsar. Certains sont d'ailleur encore en construction mais on peut
différencier les anciennes constructions des nouvelles de part leur
méthode de construction : avec les rondins de bois entiers ou
avec des planches emboîtées.
Après cette
visite, ils nous font la surprise de nous emmener au bord d'un grand
lac glacé, où beaucoup de russes s’entraînent aux concours de
pêche, et se baignent dans l'eau glacée... Mais pas de baignade
sans vodka ! Notre conducteur (dont nous avons malheureusement
oublié le nom) nous en offre une bouteille, et de la BIO s'iou plè
!!
Il n'y a que Daminou pour risquer une brasse à 1°C... |
Tout heureux de ces aventures, nous retournons en ville pour manger un bout et partons boire un coup au Harrat's pub, le seul où l'ambiance soit vraiment au rendez vous... Ce sera l'occasion d'une rencontre avec un gynécologue obstétricien qui m'explique qu'il reçoit l'équivalent de 1400 € en paye mensuelle, pour un niveau de vie égale au notre !! Très surprise, il m'explique tout simplement qu'il fait son boulot pour la passion. C'est beau d'écouter un professionnel de santé dire ça ;)
Dans la
soirée, j'aurai perdu et gagné un nouveau bonnet avant de rentrer
avec nos hôtes, et Damien aura trouvé des fans invétérés de
football avec lesquels il a passé une soirée mémorable jusqu'au
bout de la nuit !
Le bagna est
une sorte de sauna où l'air est chauffé par des pierres brûlantes,
à au moins 100°C (sinon c'est pour les touristes), et où s'amuse à
se fouetter allègrement avec des branches de bouleau.
Techniquement,
il faut se faire chauffer les côtelettes (attention aux lunettes et
aux boucles en acier des maillots de bain, ça brûle!) quelques
minutes, mouiller les pierres, inhaler la vapeur, puis sortir plonger
dans un lac glacé (quand on n'en a pas : se rouler dans la
neige ou/et éventuellement se jeter un grand seau d'eau glacée en
pleine figure), attendre quelques minutes et retourner se brumer un
peu plus. Recommencer ce choc thermique jusqu'à ce que votre peau
soit marbrée de violet, et vous serez un russe très bien léché !
Si une bonne
âme vous accompagne dans ces bagnas, vous pouvez lui demander de
vous fouetter au bouleau, ça purifie la peau et détend
incroyablement !
Le juste
geste : On mouille les branchages dans l'eau bouillante, on le
brumise sur le corps du copain allongé (oui, ça cuit), puis on le
caresse du bout des feuilles, et ensuite on fouette. Mine de rien,
c'est une vrai performance à réaliser quand tout air respiré brûle
les trou d'nez.
Je ne suis
pas tout à fait sûre du côté bienfaisant de ces chocs thermiques,
mais on nous a assuré que des bagnas hebdomadaires pendant une année
rendaient le souffle clair et la bonne santé !
Et le clou
de la soirée arrive : le café théâtre d'Ekaterinburg, un des
plus connu du pays nous offre (par l'intermédiaire de nos hôtes) le
privilège d'assister à une reprise du non-moins connu Nicolas Gogol « Les
âmes mortes ».
Il faut
savoir que ce lieu a pour habitude de laisser libre court à
l'imagination des metteurs en scène, aussi, il n'est pas rare de
voir s'y dérouler des choses complètement loufoques, voir même des
bastons entre acteurs saouls sur scène... Nous nous contenterons
d'être très surpris de la réelle utilisation d'une gazinière à
grande flamme au milieu de grands gaillards gesticulants, alors que
le théâtre a gardé sa vieille structure en bois !
L'utilisation de beaucoup de vert et les photos de chats partout dans
les toilettes nous a aussi surpris, mais ils ne doivent certainement
pas avoir les mêmes superstitions !
En tout cas
la pièce pète de couleur, et de vieux motifs soviétiques, les
chansons et le bon jeu des acteurs nous font oublier qu'ils parlent
russe, et nous rions de bon cœur pendant plus de deux heures de
spectacle... Très agréable aussi : l'entracte avec le thé
chaud grâce au samovar et les petits biscuits :)
Enchantés
par ce merveilleux week-end, nous remercions encore nos couchsurfers
pour nous avoir offert ce spectacle et tous ces superbes moments !
Et déjà le
dernier jour arrive, nous partons assister à notre opéra tant
attendu. Bon, en fait, il s'agit d'un ballet : la programmation
n'était pas claire, mais c'est chouette aussi ! La salle est
magnifique, et pas si pleine que ça, ce qui nous permet d'être
déplacés par la taciturne mais finalement très gentille hôtesse
d’accueil vers des places qui valent plus de six fois le prix de
notre achat :)
Mais voilà,
le spectacle est déjà fini, il est temps de chercher notre taxi
pour nous rendre dare-dare à la gare. Mais nous avons eu du mal à
trouver le point de rendez vous : il a donc fallu rattraper
notre retard en grillant trois feux rouges, et même avec ça, courir
comme des fous dans les dédales de la gare, aidés par un homme de
ménage qui nous a vraiment sauvé pour le coup : on est arrivé
30 secondes avant le départ du train !
Et nous
voilà partis pour la deuxième partie de la Sibérie : nous
entrons enfin en Asie toujours sur ces rails mythiques, et avec une
hôtesse très sympathique cette fois-ci.
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