vendredi 4 juillet 2014

Ekaterinburg


Nous arrivons à Ekaterinbourg en fin de matinée.

Nous n'avons passé que 30 heures dans le train mais j'ai du mal à marcher tellement je suis prise de vertiges... Pourtant il faut traverser toute la ville pour rejoindre nos couchsurfers à leur travail ! On prend notre courage à deux mains, et profitons de cette journée où le soleil illumine la neige fraîche, saupoudrée sur la Sibérie comme pour bien nous mettre dans l'ambiance !




Lorsque nous arrivons à destination, Lena est partie en conférence, et c'est Yana qui se charge de nous escorter. Elles ont préparé tous les papiers dont nous pourrions avoir besoin pour la visite de la ville ! Nous repartons pour flâner quelques heures dans les derniers rayons de soleil.


L'ours!
               


Lorsque nous rejoignons enfin Lena, nous filons chercher son mari Denis pour rejoindre leur appartement en dehors de la ville. Après avoir discuté jusque tard dans la nuit et défini un plan pour réaliser notre rêve d'opéra russe, il est temps de se reposer et d'essayer de rattraper un peu du sommeil perdu sur les rails et dans le décalage horaire...
Et notre horloge interne nous réveille à... 13h ! Après ce bon tour d'horloge, il est temps de repartir en centre ville pour continuer notre visite !

Ekaterinbourg est une ville industrielle construite autour des différentes usines implantées autour de la rivière Isset au fil des années. Les différents quartiers de la ville portent le nom de ces usines, et petit à petit sont arrivés les théâtres, opéras, cinémas, universités,... pour divertir la ville-usine.
Le quartier de nos couchsurfers a lui été construit de façon retranché par rapport aux usines, de manière à créer un lieu de vie plus sain. Ici, on trouve de petites épiceries vendant les produits des fermes alentours, des boulangeries cuisinant de délicieuses tourtes russes, des salons de massage, etc... C'est chouette et reposant! Mais tout cela au prix d'une heure en bus pour rejoindre le centre ville, si bien qu'en arrivant, nous n'avons qu'une idée en tête : trouver la fameuse cantine Mapycr (avec le r à l'envers) !!  





Oui, beaucoup de nourriture sur ce blog... ça donne faim n'est ce pas?!

Repus, nous continuons le tour proposé par Lena.
Nous apprenons que cette ville est dans le Guiness pour deux raisons : les plus grands mangeurs de mayonnaise et la plus petite ligne de métro au monde. Chouette pour moi qui n'aime pas la mayo, effectivement ils en mettent dans toutes leurs salades ! Heureusement nos couchsurfers ne l'utilisent pas.
Au cours de la balade, nous passons par l'opéra dont le prestige a longtemps été en concours avec ceux de Moscou. Nous y prenons nos deux billets pour une séance quelques jours plus tard, juste avant de sauter dans le train pour la deuxième partie du transsibérien ! 







 On a également eu le bonheur de tomber sur un vide grenier où nous avons pu trouver quelques souvenirs à rapporter...
Nous finissons le tour de la ville avec Lena, et rentrons vite nous mettre au chaud, un vent froid s'est sournoisement glissé à la place du soleil , et nous donne une vague idée de l'hiver sibérien...



Le lendemain, c'est déjà le week-end, et notre programme est chargé !
Ce matin, nous mettons en place un repas de fête pour nos hôtes. Difficile à programmer à cause de leur habitudes alimentaires particulières, nous avons finalement trouver quelques plats presque français qui pouvaient correspondre ! C'est ainsi que nous nous lançons dans la préparations de gratin dauphinois, soupe de courge, de muffin à la semoule, de tiramisu aux fruits et amandes grillées, et de compote de pomme. 
Pour les pâtisseries, j'avoue qu'il y a plus français mais je vous met au défit de trouver quoi sans farine et sans œufs … !! :)

Puis un ami à Lena et Denis vient nous retrouver pour nous conduire tous ensemble jusqu'aux tombes de la famille Romanoff. Ils ont en effet quitter St Petersburg au moment de la révolution pour se protéger, mais après deux changements de cachette, ils furent capturés et brûlés vifs dans la forêt autour de Ekaterinburg.
Les russes ont fait de cette place un endroit sacré, construit de nombreuses églises orthodoxes et temples pour honorer la mémoire de la famille du tsar. Certains sont d'ailleur encore en construction mais on peut différencier les anciennes constructions des nouvelles de part leur méthode de construction : avec les rondins de bois entiers ou avec des planches emboîtées.



Après cette visite, ils nous font la surprise de nous emmener au bord d'un grand lac glacé, où beaucoup de russes s’entraînent aux concours de pêche, et se baignent dans l'eau glacée... Mais pas de baignade sans vodka ! Notre conducteur (dont nous avons malheureusement oublié le nom) nous en offre une bouteille, et de la BIO s'iou plè !!

Il n'y a que Daminou pour risquer une brasse à 1°C...


 Tout heureux de ces aventures, nous retournons en ville pour manger un bout et partons boire un coup au Harrat's pub, le seul où l'ambiance soit vraiment au rendez vous... Ce sera l'occasion d'une rencontre avec un gynécologue obstétricien qui m'explique qu'il reçoit l'équivalent de 1400 € en paye mensuelle, pour un niveau de vie égale au notre !! Très surprise, il m'explique tout simplement qu'il fait son boulot pour la passion. C'est beau d'écouter un professionnel de santé dire ça  ;)
Dans la soirée, j'aurai perdu et gagné un nouveau bonnet avant de rentrer avec nos hôtes, et Damien aura trouvé des fans invétérés de football avec lesquels il a passé une soirée mémorable jusqu'au bout de la nuit !



Le lendemain, c'est détente : Lena et Denis nous emmènent aux meilleurs bagnas russes de la ville. Avec ce nom, on s'attendait avec Damien à tomber sur des bains mais que neni !
Le bagna est une sorte de sauna où l'air est chauffé par des pierres brûlantes, à au moins 100°C (sinon c'est pour les touristes), et où s'amuse à se fouetter allègrement avec des branches de bouleau. 

Techniquement, il faut se faire chauffer les côtelettes (attention aux lunettes et aux boucles en acier des maillots de bain, ça brûle!) quelques minutes, mouiller les pierres, inhaler la vapeur, puis sortir plonger dans un lac glacé (quand on n'en a pas : se rouler dans la neige ou/et éventuellement se jeter un grand seau d'eau glacée en pleine figure), attendre quelques minutes et retourner se brumer un peu plus. Recommencer ce choc thermique jusqu'à ce que votre peau soit marbrée de violet, et vous serez un russe très bien léché !
Si une bonne âme vous accompagne dans ces bagnas, vous pouvez lui demander de vous fouetter au bouleau, ça purifie la peau et détend incroyablement !
Le juste geste : On mouille les branchages dans l'eau bouillante, on le brumise sur le corps du copain allongé (oui, ça cuit), puis on le caresse du bout des feuilles, et ensuite on fouette. Mine de rien, c'est une vrai performance à réaliser quand tout air respiré brûle les trou d'nez.
Je ne suis pas tout à fait sûre du côté bienfaisant de ces chocs thermiques, mais on nous a assuré que des bagnas hebdomadaires pendant une année rendaient le souffle clair et la bonne santé !


Après ça, on se prend un moment pour se relaxer, puis il est temps de partir à la recherche de la chapka ! C'est dans un centre commerciale que nous trouverons les promises, beau poil et cuir velouté, pas de doute elles tiennent bien chaud ! Mais le prix dépasse les 100€... Pour un voyage à petit budget, ce n'est pas vraiment le cadeau rêvé... Tant pis on s’assoie dessus pour cette fois, de toute façon on reviendra !



Et le clou de la soirée arrive : le café théâtre d'Ekaterinburg, un des plus connu du pays nous offre (par l'intermédiaire de nos hôtes) le privilège d'assister à une reprise du non-moins connu Nicolas Gogol « Les âmes mortes ». 



Il faut savoir que ce lieu a pour habitude de laisser libre court à l'imagination des metteurs en scène, aussi, il n'est pas rare de voir s'y dérouler des choses complètement loufoques, voir même des bastons entre acteurs saouls sur scène... Nous nous contenterons d'être très surpris de la réelle utilisation d'une gazinière à grande flamme au milieu de grands gaillards gesticulants, alors que le théâtre a gardé sa vieille structure en bois ! L'utilisation de beaucoup de vert et les photos de chats partout dans les toilettes nous a aussi surpris, mais ils ne doivent certainement pas avoir les mêmes superstitions !
En tout cas la pièce pète de couleur, et de vieux motifs soviétiques, les chansons et le bon jeu des acteurs nous font oublier qu'ils parlent russe, et nous rions de bon cœur pendant plus de deux heures de spectacle... Très agréable aussi : l'entracte avec le thé chaud grâce au samovar et les petits biscuits :)
Enchantés par ce merveilleux week-end, nous remercions encore nos couchsurfers pour nous avoir offert ce spectacle et tous ces superbes moments !



Et déjà le dernier jour arrive, nous partons assister à notre opéra tant attendu. Bon, en fait, il s'agit d'un ballet : la programmation n'était pas claire, mais c'est chouette aussi ! La salle est magnifique, et pas si pleine que ça, ce qui nous permet d'être déplacés par la taciturne mais finalement très gentille hôtesse d’accueil vers des places qui valent plus de six fois le prix de notre achat :)





Mais voilà, le spectacle est déjà fini, il est temps de chercher notre taxi pour nous rendre dare-dare à la gare. Mais nous avons eu du mal à trouver le point de rendez vous : il a donc fallu rattraper notre retard en grillant trois feux rouges, et même avec ça, courir comme des fous dans les dédales de la gare, aidés par un homme de ménage qui nous a vraiment sauvé pour le coup : on est arrivé 30 secondes avant le départ du train !


Et nous voilà partis pour la deuxième partie de la Sibérie : nous entrons enfin en Asie toujours sur ces rails mythiques, et avec une hôtesse très sympathique cette fois-ci.

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