samedi 28 juin 2014

Auschwitz


Il nous aura fallu attendre plusieurs semaines avant de se sentir prêts à revenir sur cette partie du voyage. Trier les photos a été encore plus dur. C'est au calme de l'île d'Olkhon au fin fond de la Sibérie, avec le plein d'énergie positive que nous nous sommes lancés.





On fait les fiers, on a déjà vu des choses difficiles et on sait blinder son esprit pour se protéger ; mais quand on arrive face aux grillage et qu'on s'arrête, un instant on marque un moment de recueillement avant d'entrer, et bam un stress profond en profite pour installer une grosse boule de mal-être au fond de l'estomac. Ne vous y trompez pas, cette sensation ne fera qu'empirer à chaque allée, chaque baraquement passé, à la vue des différentes expositions proposées,...







exposition des dessins d'enfants retrouvés sous les décombres


Et oui, tous ls étrangers sont des méchants!








Bien sur, on peut également choisir de s'asseoir sur ses émotions, ne pas s'arrêter sur les différentes choses présentées, et repartir en disant C'est bien, on a fait Auschwitz. Où est ce qu'on va maintenant ?.
Nous en avons vu réagir comme ça. C'est une protection efficace et on comprend que certain puisse en ressentir le besoin. Mais selon nous, lorsqu'on décide de se rendre à Auschwitz, ce n'est pas pour simplement « passer ». Si l'on peut en sortir sans y avoir laissé un bout de soi, alors c'est que ce lieu de terreur conservé pour remémorer de quelles horreurs l'être humain est capable ne sert plus de leçon, et c'est déplorable.



« Come here you free citizen of the world,
whose life is safeguard by human morality and whose existence is guaranteed through law.
I want to tell you how modern criminals and despicable murderers have trampled the morality of life and nulified the postulates of existence. »
Zalman Gradowski, qui a été tué dans la révolte Sonderkommando à Birkenau le 7 octobre 1944.



A notre sens Auschwitz est tout sauf un lieu où l'on peut agir en touriste, malgré les stands de souvenirs et les bus déversant une foule continue de personnes venant du monde entier.
Il faut s'y rendre en tant que citoyen conscient d'appartenir à un monde qu'il nous appartient d'améliorer ; et en sortir encore plus concerné par le sort des êtres vivants qui nous entourent.







Auscwitz pratique




Vous pouvez vous rendre sur le site internet afin de récolter les informations sur les visites, les horaires d'ouverture (qui varient selon la saison), et des explications préalables à la visite. http://en.auschwitz.org/m/ .



Situation géographique :

Auschwitz est en fait le nom que les allemands ont donné aux camps qu'ils ont fait construire dans la ville d'Oswiecim.
Le premier camp, le plus petit, est celui devant lequel tous les bus vous poseront. Il est ensuite possible de se rendre à un autre, beaucoup plus grand, construit par les « pensionnaires » du premier.



Comment s'y rendre :

La ville d'Oswiecim possède une gare ferroviaire, et nous savons que si vous possédez le pass InteRail, vous n'avez pas besoin d'acheter de ticket supplémentaire pour vous y rendre.
Les camps sont également desservis par des minibus partant de Cracovie, à partir de 8h du matin. Vous pouvez acheter vos tickets le jour même à la station de bus principale. Il est aussi possible de payer vos places directement au chauffeur, mais vous ne passerez qu'après les personnes ayant déjà acheté leur billet. Dans tous les cas, rendez vous au plus vite sur le quai, les personnes y font la queue, et le chauffeur n'hésite pas à vous faire grimper pour un voyage d'une heure et demi debout plié en deux et balloté dans les virages ;)
En pleine saison il peut y avoir beaucoup de monde, dans ce cas il vaut peut être mieux demander les billets quelques jours à l'avance, mais nous ne sommes pas sûrs que ce soit possible. L'aller est à 18 euro par personne, il est possible d'acheter le retour avec l'allée.



Vous avez aussi la possibilité d'acheter une excursion dans tous les centres d'accueils touristiques de la ville de Cracovie. Vous aurez avec ça l'aller retour en bus, ainsi qu'un service de guide dans la plupart des cas. Ces guides peuvent parler plusieurs langues, et les écarts de prix peuvent être vraiment importants, alors ne prenez pas le premier venu !



L'auto stop peut également être envisagé, mais il faut marcher jusqu'à l'autre bout de la ville à partir du camp. Nous n'avons eu à attendre que 5 minutes pour trouver un conducteur, et il y a beaucoup de monde faisant le trajet Oswiecim/Cracovie tous les jours.



Sur place : guide ou pas guide !?

En pleine saison touristique, l'audioguide est compris dans le prix de l'entrée, et vous pouvez en obtenir un dans la langue de votre choix. Vous devrez par contre suivre une personne tout au long de la visite, cela permet d'encadrer un peu les flux, étant donné la quantité de monde qui s'y rend à cette période.



Pendant le reste de l'année, l'entrée est gratuite et le guide n'est pas obligatoire. Nous nous sommes également passé d'audioguide sans regretter : plusieurs plans sont disponibles devant les baraquements, vous pouvez donc savoir sans difficulté ce qui se trouve devant vous, et plusieurs baraquements ont été réutilisés en lieux d'exposition.
Ces expositions ont été réalisées et financées par les pays ayant été particulièrement touchés par les déportations. Un baraquement par pays, vous y trouverez l'explication de l'installation insidieuse de la pensée fasciste, son développement dans les médias, le contrôle d'Hitler sur ces pays, l'histoire des déportation, puis de la libération, ainsi que le bilan des victimes. Le baraquement français est d'ailleurs très intéressant, n'hésitez pas à vous y rendre pour un petit rappel de vos cours de collégiens.



Dans les camps.

Comme nous l'avons expliqué, c'est avant tout une histoire d'ambiance. Attention, une tenue correcte est exigée. Nous avons vu des personnes se faire interdire de brandir le drapeau de la communauté juive durant une visite.
Il est évidemment de bon goût de ne pas manger à l'intérieur du camp.
Pour ce qui est de la visite par des enfants, c'est interdit pour les moins de 14 ans. L'âge doit bien sûr s'adapter à la sensibilité et à la maturité de chacun !



On entre dans le premier camp en passant sous la phrase tristement célèbre « Arbeit Macht Frei » (le travail rend libre).
Il est ensuite possible d'entrer dans les blocs d'exposition dont nous avons parlé tout à l'heure, ainsi que d'autres où sont exposés les effets personnels des prisonniers (lunettes, chaussures, valises, poupées,...), les cheveux des femmes (qui étaient récupérés dans les chambres à gaz et que les allemands revendaient aux industries textile), les instruments de torture, les notes des prisonniers et des allemands, les dessins des enfants.
On peu aussi passer par les chambres à gaz, les crématoires, le bloc « infirmerie » où de terribles expériences médicales étaient menées, celles d'asphyxie, d'isolement, de famine,...
A l'une des extrémités de ce camp se trouve l'une des premières chambres à gaz ainsi que ses trois fours, on peu entrer dedans.

Il est ensuite possible de prendre une navette ou un taxi pour se rendre au second camp, celui où le train déposait les déportés. Celui ci est beaucoup plus grand, mais très peu des blocs ont été conservés.

Il est également possible de se rendre vers d'autres blocs mis de côté.

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