Irkutsk – Oulan baator
La version internationale
qui nous emmène d'Irkutsk à Oulan baator n'existe qu'en seconde
classe (compartiments de quatre couchettes superposées), ce qui nous
rend bien triste : ça ne facilite pas le contact!
La moitié vient jeter un coup d’œil dans le wagon, nous montre des photos de voyage, nous parlent de leur Mongolie et nous font saliver d'avance.
L'autre moitié, d'une vingtaine d'années environ fêtent les vacances russes qui leurs permettent de rentrer chez eux. Les deux wagons sur notre gauche sont donc des wagons buvette, où un drame explose en plein milieu de ma grasse matinée.
Ça crie, ça se frappe, et un nez
explosé de sang dans le couloir. Oulala les hôtesses, pas contentes
du tout, confisquent tout, pendant qu'on nous explique : c'est normal
en Mongolie vous savez, ça déborde souvent...
Parmi les bouts de famille rentrant retrouver les siens, quelques uns parlent anglais. Alors Damien accoste, discute, et se laisse mener
par le ballet des bières proposées pendant les 5 longues heures
d'attente à la frontière mongole.
Grandes landes désertes,
et quelques touffes d'herbes éparses. La Mongolie défile enfin
derrière la fenêtre du train. Mon œil guette avidement le cheval
sauvage...
Oulan baator - Beijing
Nous quittons la Mongolie accompagnés de beaucoup plus de touristes qu'à l'aller!
Il n'y a pas beaucoup de
choix pour celui-ci : ou le jeudi matin, ou le dimanche matin.
Le train du dimanche vient de Moscou et a pour réputation d'être
plus cher, et avec des billets plus compliqués à réserver...
La
ligne Oulan baator – Beijing passe par Datong, ville hyper
touristique et célèbre pour ses nombreux temples, mais nous avons
choisi de nous rendre directement à Beijing, des temples, on aura
bien le temps d'en voir ensuite :)
Les paysages sont très
arides : nous retrouvons bien le désert de Gobi, les chameaux,
et les mirages.
En effet, pour éviter les
invasions mongoles et russes, les chinois ont développé un chemin de
fer sur des rails plus étroits que le reste du monde. Ainsi, il est
impossible pour les voitures étrangères de passer directement la
frontière, il faut d'abord passer par le hangar où on va leur
changer les roues !
Il est d'ailleurs possible
de rester bien installé dans son wagon, et regarder les changements
qui se font sur les voitures à côté de soi. Le spectacle est
complet si on a la chance d'être dans les premières voitures du
train !
Les premières heures de
route à bord du trans mandchourien se déroulent pendant la nuit, et
on se réveille entourés d'un paysage luxuriant, avec des champs
cultivés, des charrues tirées par des bœufs, des chapeaux pointus
qui montre le bout de leur paille un peu partout entre les cyprès.
La Mongolie intérieure se déroule sous nos yeux, en une nuit, nous
avons quitté le désert de Gobi pour trouver la jungle et les
montagnes.
Le chaleur ne va pas en
s'abaissant, on s'attend à 40°C à Beijing, je m'empresse de
quitter le collant polaire et Damien commence à se liquéfier.
Qu'importe, nous avons hâte d'arriver !
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