vendredi 7 mars 2014

L'Europe en stop



Traverser l'Europe en stop.




S'il y a bien une partie de notre voyage où ce délire est plausible, c'est celle-ci. Les cultures et coutumes sont encore semblables aux nôtres, et la route est bien balisée, donc pas trop risquée !


On va réaliser un comparatif de temps, pour l'instant j’avoue qu'on a beaucoup plus galéré que ce qui peut ressortir dans les blogs que nous avions consultés... Une heure sur Sainté, une autre à Lyon, une nuit entière en aire de repos à Chambéry, une heure à Modane puis deux heures à Fréjus... On est loin du « max une demi-heure » annoncé ! Mais on persévère, les rencontres occasionnées par ce mode de transport apportent chaque jour un peu plus de sens à notre voyage.

Saint Etienne – Venise


750 km : 1ere étape, et pas la moindre !












C'est un ancien collègue de foot de Damien qui nous a fait quitter le rond point de Sainté, pour atteindre Lyon en pleine heure de sortie de bureau. Attrapés ensuite par un maçon sicilien puis un frigoriste, nous avons finalement atteint une aire d'autoroute à Chambéry où nous avons essayé de nous faire attraper par un routier italien, pour passer la nuit sur la route... Sans succès ! Ce sera donc notre première nuit à la dure, enfin il faut bien avouer que calés chacun sur sa banquette, juste en dessous du chauffage d'une station essence, avec wifi et électricité, on aurait pu faire pire !










Mention spéciale aux employés du Courtepaille de l'aire de Romagnieu avec qui nous avons passé une très bonne soirée !





Pris le lendemain par Pascale, et récupérés immédiatement au péage de Chambéry par Letizia, c'est ensuite que la route du mardi s'est compliqué : attendre une heure sous la neige à Modane pour atteindre Fréjus, puis deux heures toujours sous la neige pour arriver à le traverser, j’avoue que le moral était en berne, les orteils et le bout du nez gelés... D'autant plus que l'autostop en Italie se promettait difficile puisque cette pratique n'est pas très bien cotée chez eux.

Mais Sanja, une Serbe Américaine vivant en France, est passée par là ! Après de longues heures de papottages intensifs avec Damien (je dormais au fond de la voiture sous les montagnes de bagages...), nous arrivâmes finalement à Vérone, d'où nous avons pris le train pour arriver pile à la fin du carnaval à notre première étape, Venezia !



Venise - Ljubljana

243 km , d'une seule traite !

C'est Sanja qui nous a récupéré à Mestre le mercredi matin, elle faisait la route jusqu'en Croatie, c'était donc l'occasion de continuer un bout de route avec elle ! Merveilleux moments passés avec elle, en espérant se revoir un jour, nous lui souhaitons une bonne continuation dans sa vie pleine de voyages !


Ljubljana – Budapest


460 km, on y croyait plus...

Pas facile facile de quitter Ljubljana ! Et pourtant, notre couchsurfer Andrej nous a laissé en plein sur le poste idéal...


Il a fallu attendre six longues heures pour que Marco nous attrape, autant dire qu'on y croyait plus, on se voyait déjà rappeler Andrej pour lui demander de nous héberger une nuit de plus... Bon, on était samedi, ça peut peut-être expliquer ce long délai ?!

 La journée étant bien avancée, Marco nous pose à une aire d'autoroute après avoir parcouru un quart du chemin avec nous, et nous nous remettons dare-dare en quête d'un nouveaux conducteur. 


Celui-ci n'arrivera qu'une longue heure après. Yuri, conducteur de poids lourds ne pipant pas un mot d'anglais, nous aide à hisser nos sacs à dos et m'installe sur sa couchette faute de deuxième siège passager. C'est le début d'un long voyage ponctué par le langage des signes, et le partage de musiques.

Ouf ! On se voyait déjà dormir sur l'air de repos.



Il est 18 heures et il commence à faire nuit quand Yuri quitte l'autoroute et nous montre tout content le château du coin perdu où il doit laisser son camion. Olà grosse frayeur, si Yuri nous laisse ici, on a le temps de finir le pouce desséché avant de trouver un nouveau conducteur ! Notre langage des signes laisserait donc à désirer ?
Mais notre routier n'en a pas fini avec nous puisqu'il réussit à entasser nos bagages dans sa mini fiat, pour nous emmener un peu plus loin, on verra bien où de toute façon on peut pas faire pire. Changement de décor, tout serré entre les morceaux de bouleau, seau d'essence et cagettes, musique techno à fond, Damien danse avec Yuri et moi je regarde inquiète, la rase campagne défiler par la fenêtre... 
Mais j'avais bien tord de l'être puisque Yuri nous emmène finalement jusqu'à la prochaine station essence en direction de Budapest.

Super ! Ici on devrait trouver facilement !

C'était sans compter l'interdiction de rouler le dimanche pour les poids lourd : après avoir intercepté quelques camionneurs postés sur l'aire, coup de frayeur, prochain départ lundi matin... 
Mais nous ne désespérons pas, il reste encore quelques voitures à interroger... Et l'une d'elles peut nous emmener jusqu'à la périphérie de Budapest !! Great :)

C'est ainsi que nous nous faisons déposer avec le sourire à 20 minutes du centre ville. Il est alors 21h00 mais nous y sommes presque !!!
Après 20 minutes à essayer de décoller du périphérique, des policiers nous envoient vers un arrêt de bus. Mais il faut pour cela longer la voie rapide... Stress et gilets réfléchissants ; un hongrois s'arrête en hâte et nous propose de nous conduire jusqu'à notre auberge de jeunesse. Parfait !!! 
Objectif Budapest atteint à 22h00, enfin ! :D


Budapest-Bratislava

200 km, vraiment trop facile...

Cette fois-ci, personne pour nous emmener vers un spot. Il va falloir se débrouiller seuls. Grâce au chauffeur de bus, nous atteignons une voie de périphérie, qu'il faudra à nouveau longer pour trouver une « petrol station ». Damien lance le pari : « A la deuxième voiture, on est parti ! » Ce fut exacte si on s'en tient à la deuxième voiture slovaque interrogée ! C'est donc seulement un quart d'heure après être arrivés sur l'aire que nous décollons très fiers dans un X5 (héhé!) 

 Le conducteur a bien tracé sur l'autoroute puisque nous arrivons à Bratislava seulement une heure après. Notre chauffeur nous a même laissé ses clés le temps d'une course avant de nous poser à l'adresse exacte.




Bratislava-Vienne 

80 km, pas aussi simple que prévu!


Ce sera un peut moins facilement que nous quitterons Bratislava, puisqu'il nous faudra attendre deux heures dans une station pour être pris par un couple slovaque-serbe avec lequel il faudra communiquer par le langage des signes pour nous emmener à une station de métro. :)




Vienne-Prague 


330 km, notre premier échec :(

Pour cette étape, il va falloir jouer serré, apparemment les autrichiens n'aiment vraiment pas les autostoppeurs. On attaque un samedi pluvieux en plus... De quoi en rebuter plus d'un !


Après avoir persévérés plus de 5 heures, on est trempé et la nuit tombe. Tant pis, on rentre chez nos couchsurfers, on réessaiera demain...

Mais cette fois-ci, c'est carrément la tempête qui nous attend ! 
Après avoir lutté contre un vent de fou pendant une matinée entière, nous revenons à la réalité et nous prenons un bus. Tant pis, ce sera notre premier échec pour cette partie de l'Europe.


Prague-Wroclaw

325 km ; allé allé on se remotive!!

Après une heure passée à attendre sur le bord d'une voie rapide (et après une course poursuite pour un semi remorque qui en fait s’arrêtait à cause un pneu crevé...), un anglais conduisant un van français et travaillant en République Tchèque nous prend sur son passage.

Malheureusement, il n'y a pas beaucoup de petrol station sur la nouvelle voie rapide reliant les deux villes, on se retrouve donc en rase campagne au bord d'une départementale, avec la pluie qui commence et plus de 3 heures de route encore ! Bad... 

Heureusement, un commercial nous attrape rapidement pour nous emmener à la prochaine station essence où nous trouvons en un quart d'heure une autre voiture pour une nouvelle station essence, où nous serons finalement attrapés par un semi-remorque pour 2 heures de route.
Celui-ci n'allant pas jusqu'à Wroclaw, il nous faudra attendre à nouveau un quart d'heure pour monter dans un Q7 tout de cuir vêtu, toit panoramique et deux costumes-cravates qui nous emmènerons jusqu'à domicile.

Ouf! On aura pas trop attendu dehors mais 5 véhicules pour 325 km ça fait beaucoup de navettes !


Wroclaw-Knurów

172 km, easy to fly

Pour cette étape, nous sommes bien embêtés puisque le super point de stop indiqué sur hitchwiki est déjà occupé par 6 personnes ! 
On décide donc de s'éloigner un peu, tenter un spot improvisé, mais où les voitures ont beaucoup plus de difficultés à s'arrêter. Quand bien même, nous n'avons attendus qu'une heure à ce point, pour qu'un conducteur nous emmène jusqu'à destination. 

Facile le stop en Pologne :)


Katowice-Krakow

80 km seulement...

Petites kékettes, nous avons préféré le confort d'un bus (!!!!!!!!) à 3€ plutôt que l'attente sous la pluie torrentielle... 
Bonbonbon pas très fiers de nous mais ça nous a permis d'arriver en très bonne condition pour krakow !


Krakow-Warsaw

300 km cette fois!

Beaucoup de kilomètres à faire ce jour, et nous sommes en retard sur notre planning. 

Nous partons donc de bonne heure rejoindre un super spot de stop (essayez donc de le dire 10 fois très vite!!) où nous n'attendrons que cinq petite minutes pour être pris par Piotr, qui fait le trajet directement jusqu'à Varso !

4 heures de route et de papotage effrénés pendant lesquelles nous nous sommes fait jetés d'une station essence pour consommation d'alcool, avons pris un cours de polonais, et surtout, SURTOUT réfléchis sur nos choix de vie, le sens que l'on met dans notre travail, notre famille, l'importance de savoir s'aimer et respecter son propre rythme.
C'était le début d'une NEW LIFE pour Piotr, la continuation d'un voyage initiatique pour nous... Et nous lui souhaitons encore une fois au moins autant de bonheur que nous dans ce nouveau commencement ! 



Et puis, encore merci à lui de nous avoir permis de rencontrer Lucina et Matheos, nos supers hôtes de Varso :)



Warsaw-Kaunas :

400km... toudidoum grosse galère!

Départ de Varso en trombe, le réveil n'a pas sonné !

Arrivés sur le spot à 11h, nous sommes heureusement pris en un quart d'heure par un étudiant avec qui nous parcourons déjà la première moitié de notre route. 
Malheureusement, il nous laisse à un spot où les voitures roulent à plus de 90 km/h : impossible d'être pris ici ! 
Quelques kilomètres de bord de voie rapide plus tard, nous attaquons la deuxième partie du voyage à la sortie d'un rond point, parfaitement installés. Seulement, deux heures plus tard, toujours personne pour nous emmenés, on s'est même fait arrosés par du lave glace, j'étais furax !

Donc lorsqu'un conducteur nous propose de nous emmener à un autre spot, selon lui plus intéressant, nous sautons sur l'occasion !
C'est ainsi qu'il nous dépose en plein milieu de la forêt, à côté d'un abris bus. En effet, les véhicules ont largement la place de s'arrêter et c'est la voie directe vers notre destination, mais c'est sacrément pommé quand même !
On tente donc le coup quelques heures, seulement la nuit tombe, nous n'avons toujours pas de conducteur, le portable ne passe pas dans ces bois, et pas même une âme qui vive dans les quatre maisons rassemblées autour de l'abri bus...

Alors que la nuit noire nous envahit, le froid commence sérieusement à faire baisser le moral... Impossible de dormir ici, et on ne sait même pas exactement où est-ce que nous trouvons sur la carte !
Enfin, on réussit à intercepter une dame rentrant chez elle, qui aura la gentillesse de nous indiquer un hôtel à quelques kilomètres d'ici, ainsi que l'horaire du dernier bus pour la ville la plus proche, où nous pourrons trouver une gare. Frigorifiés, nous décidons de ne pas attendre une heure pour le bus, et de marcher directement jusqu'à l'hôtel. De là-bas, nous pourrons certainement joindre nos couchsurfers de Kaunas qui attendent toujours de nos nouvelles. Sur le chemin, nous rencontrons trois polonais ronds comme des queues de pelles qui nous proposent de nous aider. Ils appellent alors l'hôtel, mais nous avons la mauvaise surprise d'apprendre qu'il est fermé et refuse de nous dépanner. Heureusement, il est encore temps de rebrousser chemin, et de rejoindre l'arrêt de bus pour se faire emmener dans une ville inconnue, alors qu'il ne nous reste même plus un zloty pour payer le trajet...

Le bus arrive avec une demi heure de retard, on ne sent plus notre bout du nez ! Il accepte de nous emmener même si on n'a pas de quoi payer, on retirera sur la route.

Ça y est, enfin sortis de ces bois ! Et réchauffés, on souffle un peu, et on appelle enfin nos couchsurfers pour leur annoncer notre situation difficile... Il est 22h, et on ne sait même pas s'il y aura un train pour Kaunas dans la petite ville où nous allons arriver, donc nous pensons dormir à l'hôtel pour ce soir et les rejoindre pour le lendemain ! 
Aussitôt, ils nous proposent de venir nous chercher ; nous protestons puisque c'est quand même à 200 km de chez eux, il est tard, et puis nous avions compris qu'ils avaient des enfants en bas âge... Mais comme ils insistent, insistent encore, on se laisse porter, il faut bien avouer qu'après cette galère on apprécie d'être assistés... !
Il leur faudra plus de 4 heures de route pour nous ramener chez eux. Nous passons la frontière de la Lituanie à moitié endormis, et avons la bonne surprise de trouver de merveilleux pancakes à notre arrivée :D
Nous nous couchons enfin, le ventre bien plein, et le cœur réchauffé par toute cette générosité.


Kaunas-Valga 

475 km dans la poche!

Aujourd'hui, nous quittons la Lituanie pour rejoindre la Lettonie. Ce sont des étapes rapides puisque nous devons rejoindre la frontière de la Russie au Nord de l'Estonie en deux jours !

Nous sommes d'abord attrapés par Walter, un ingénieur qui nous emmène quelques kilomètres plus loin seulement, puisqu'on s'est planté de direction, il va en fait presque à l'opposé de notre destination !
Ça, c'est fait, nous nous retrouvons sur un minuscule rond point où ne passent qu'une voiture toute les dix minutes... En colère contre nous-mêmes, nous sommes heureusement récupérés par la deuxième voiture, qui nous emmène à la plus grosse ville des environs, quitte à faire un détour de plus d'une demi-heure. 

Rassurés et bien installés sur un super spot, nous partons une heure plus tard avec un camion de maçonnerie avec qui nous avons passé de très bons moments. 


Après avoir été déposés en périphérie de Riga en milieu d'après-midi, comme nous n'avons pas de réponse de notre couchsurfer, nous décidons de pousser plus loin au Nord, advienne que pourra. 

Il ne faudra pas moins de 3 voitures attrapées sur les aires de repos et dans les bouchons, pour être amenés au bon spot pour quitter la ville ! Il nous reste à marcher 200 mètres en bord de voie rapide pour être bien installés. Damien a la bonne idée de les parcourir le pouce en l'air, même si nous tournons le dos aux voitures, sait on jamais ; et c'est ainsi que nous sommes récupérés après quelques mètres par des frères et sœurs, à la voiture déjà bien remplie, qui nous emmènent à deux heures de route de Riga. Trop bien ! On continue d'avancer, sans oublier de se faire déposer dans une ville possédant au moins un hôtel, il ne s'agit pas de se refaire avoir ! Nous arrivons ainsi à la nuit tombée à une nouvelle étape. Il reste encore une heure de soleil couchant, nous tentons notre chance pour continuer ! Et trente seconde de pouce en l'air plus tard, un conducteur s'arrête pour nous amener jusqu'à un hôtel de la frontière Estonienne.
Nous sommes trop fiers, trois pays parcourus en une journée de stop, on reprend de l'avance !!

Valga-Narva :

260 km, et c'est la fin de l'Europe sous nos pieds...

Debouts de bonne heure puisqu'il nous reste une journée pour parcourir ces derniers kilomètres européens, nous attendons deux heures à la périphérie de la ville pour être emmenés jusqu'à Tartu par un semi-remorque. Arrivés dans la troisième plus grande ville d'Estonie, nous sommes complètement perdus, il pleut et il fait froid... Heureusement, une gentille dame nous guide dans les bus pour atteindre un endroit où nous pourrons faire du stop pour rejoindre Narva !
C'était sans compter sur la tempête de neige qui nous tombe subitement sur la tête. On n'y voit rien à un mètre, impossible de faire du stop dans ces conditions là !



Nous filons attendre la fin de la tempête à l'office de tourisme de la ville, où on nous donne les horaires de bus pour Narva, et nous explique qu'il y peu de chance pour que le temps se lève...

On est dégoûté, nos derniers kilomètres seront donc en bus, et non pas en stop. Etant donné la visibilité, les conducteurs ne nous verrons jamais sur le bord de la route et on aura le temps de geler sur place alors qu'il nous reste encore plus de 4h de route.

1 commentaire:

  1. Coucou les winners,
    bravo pour ce super voyage. Si on vous kidnappe, dites que le tonton n'a pas un rond, mais par contre si vous êtes en panne on peut venir vous chercher jusqu'en Europe de l'est avec notre vito blindé ( sauf à Sébastopol car en ce moment c'est le gros bordel ). Par contre il ne faut pas que vous tombiez en panne en juin ou juillet car on va au Mexique chez Sophinou.
    Bonne chance pour la suite de ce tour du monde et profitez-bien !
    Gros bisous...
    La famille bernus-verilhacus...

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